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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 02:22
  kit de survie famille
 
Dans le kit de survie des parents d'enfants autistes d'aujourd'hui, vous avez le mot « F-O-R_M-A-T-I-O-N » qui rime avec « A-S-S-O-C-I-A-T-I-O-N »
 
Sans formation , c'est comme naviguer en aveugle en haute mer.
 
Bon d'accord, vous avez toujours la littérature mais souvent, entre la théorie et la pratique, je suis désolée, c'est quand même la pratique qui reste la plus fiable et, lors de ces stages, en général, on plonge dans le concret. 
 
 
 
Des formations, j'en avais déjà suivies plusieurs, cela ne m'empêchait pas d'être bien désarmée, à ce moment là. Et franchement, j'ai bien conscience que je vais devoir en suivre toute ma vie(tant que j'en aurais la possibilité...), vus les manques énormes sur le territoire et le quotidien 24h sur 24, qui font qu'on finit toujours par avoir besoin de plus de connaissances pour mieux gérer et comprendre son enfant (enfin moi, j'en ai besoin)...même si cela ne suffit pas.
 
 
Dans le cursus  des parents d'autistes, il n'est pas rare de tomber sur des personnes qui se revendiquent compétentes dans ce domaine, très souvent, de tendance psychanalytique parce qu'il se trouve justementque c'est l'orientation imposée quasiment partout dans le cursus médico-
 
 
socialdans la très grande majorité des parcours universitaires.
 
 Au départ, vous partez à peu près confiant  et puis peu à peu vous finissez par entendre des trucs pas super constructifs qui vous disent que c'est à cause d'une relation malsaine, déséquilibrée avec la mère(ou le père!), que c'est un «  trouble de l'attachement », ou encore un « trouble psycho-affectif » (Mon dieu que de troubles en ce bas pays!) On vous parle de psychose infantile(Au secours! Fuyez!). En général,dans ces cabinets, vous êtes vite jugés, si votre enfant agit mal, c'est que vous en êtes responsables.... quelque part !
 
Oui ….ça existe encore tout à fait même si cela paraît ridiculement désuet en apparence  et quoique certains en disent, ces propos obsolètes perdurent encore alors que tout le comité scientifique est unanime sur le fait que l'autisme est une particularité neuro-développementale qui se créé bien avant la naissance ! Il faut bien reconnaître que certains ont la ferme intention de ne surtout pas faire évoluer leurs pratiques, ni leurs savoirs. Ce sont ces mêmes personnes qui manie l'art d'utiliser des mots savants pour expliquer de manière compliquée des choses simples comme s'il ne fallait surtout pas que nous en comprenions un mot, nous, simples mortels....je crois qu'il y a comme une espèce de concours entre eux....
 
Rajouter des années de retard dans la connaissance scientifique de l'autisme aux quarante ans, on n'est vraiment plus à ça près..... Le gros problème, tout de même, c'est bien qu'à ce rythme-là, vous risquez réellement definir complètement déprimé, frappé par je ne sais quelle malédiction et de surtout,perdre un temps précieux pour aider votre enfant à progresser avec sa différence parmi  nous tous, alors que tout se joue très tôt. Je peux bien vous en parler parce que, question temps, pour mon fils, j'en ai perdu beaucoup, même si tout est relatif, les conséquences sont là chaque jour, à vie....
 
Finalement, pardon mais entre ceux qui disent que cela vient de nos gènes et ceux qui disent que nous sommes des inconscients, déséquilibrés en prime,  qui ont de mauvaises relations avec nos enfants(nous les mettons en danger!!!), nous ne sommes pas rendus!
 
 
Alors, oui,c'est vital, de s'informer sur ce qui peut aider de près ou de loin notre enfant, ado ou adulte car, de toute façon, ils grandissent très vite ces petits ! Et je vous assure qu' ils courent aussi nettement plus vite que ces demeurés qui vous préconisent d'attendre l'émergence du Désir avec un air fataliste...Comme s'il fallait laisser nos enfants petits ou grands à l'état végétatif, alors que développer la gymnastique du cerveau ne serait-ce que pour l'autonomie quotidiennepar exemple, encore plus dans nos cas, est essentielle...et prouvé.
 
Il est heureux que nous communiquions entre parents de toute la France, partagions nos expériences et finalement, trouvions des consensus dont le comportementalisme fait largement partie ! C'est quand même fou quand on y pense, que certains grands pontes en prennent fort ombrage, et font d'énormes barrages, ce n'est pourtant vraiment pas une lubie des parents, c'est un fait avéré et expérimenté ! (voir la HAS).Après on nous juge bien vite adeptes de l'extrémisme(c'est arrangeant comme raccourci), alors que tout ce que nous souhaitons c'est juste de pouvoir avoir accès à ces thérapies comportementales(et les développementales) au même titre que celles inutiles avec lesquelles on nous lessive depuis 40 ans, imposées par les émules zélées des saints Lacan et Freud , pour ne citer qu'eux.
 
Normalement, chacun doit être libre de choisir l'éducation qu'il veut donner à son enfant autiste ou pas ! Pour savoir si cela fonctionne, il faut au moins pouvoir essayer et avec des personnes spécialisées dans le domaine, après chacun a le droit de s'orienter vers ce qui lui convient le mieux! L'essentiel n'est-il pas que cela marche ?
 
Bon, mais là, ils ont beau jeu de dire avec aplomb que nous sommes un lobby(si seulement cela pouvait être vrai! On en rêverait!)
 
La réalité est très dure, c'est plutôt l'histoire du pot de fer (les psychanalystes français qui savent tout mieux qu'ailleurs sur l'autisme et qui ont la main mise sur tout le système  du bas de l'échelle jusqu'en haut du panier) contre le pot de terre(nous les parents qui galérons
depuis des années pour permettre à nos enfants autistes d'avoir droit à
quelques perspectives positives dans leur avenir)...
 
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Revenons à nos moutons, j'ai donc eu la chance de pouvoir aller faire une autre formation ABA VB dans le 44, en plusieurs cessions. Sans les parents de cette association (d'usagers, je précise, rattachée à AF)qui font un travail formidable sur le terrain, et leur projet d'école ABA,je n'aurais pas autant cheminé vers du mieux(même s'il reste tant à faire...hélas)
 
 
Après une formation, c'est souvent difficile d'appliquer, de retour chez nous, le code de bonne conduite préconisé, néanmoins cela redonne toujours, espoir et une bouffée de « boost » à chaque fois, en plus du plaisir de revoir des connaissances amies ou de s'en faire !
 
Primo :On a des pistes d'amélioration concrètes parce que l'on est un peu plus informé
 
Secundo:On se rend compte qu'on n'est loin d'être les seuls dans la M..de, donc on se fait quand même quelques copains, on a des surprises de toutes sortes aussi car l'expérience de tous, c'est bien connu est bénéfique.
 
Tertio:nous n'avons de toute façon, pas le choix, vu que les pros bien formés sont super rares,c'est d'ailleurs pour ça, que quand on en trouve un(e), tous les parents se jettent dessus comme des affamés!
 
   

C'est comme ça que j'ai fait la connaissance avec Cherice, analyste du

comportement, certifiée BCBAlors d'un de ses stages en juin 2010. Je vous préviens, je ne connais que ses qualités....chaleureuse, enthousiaste, avec ses grands yeux pétillants d'humour et d'intelligence, une américaine parlant très bien le français, très bonne pédagogue, expérimentée, ouverte d'esprit, pleine de vie et drôle, vraiment irrésistible!

 

 

En très peu de temps, elle nous a guidés pour avoir les premières bases de travail sur table(ITT ou TST), dans l'échange et beaucoup d'autres choses très utiles dans l'ABA VB .Nous avons aussi découvert le Pairing, qui est une vraie stratégie afin d'établir une complicité, une confiance avec la personne autiste pour l'amener très progressivement ensuite vers les apprentissages. Je me rappelais de quelques "trucs" appris avec une autre psy ABA(merci Pauline) mais j'étais plutôt rouillée comme on dit.... 

 

 

J'en profite pour m'excuser en passant car je ne vous donnerai pas de détails précis volontairement, allez sur ces sites :-)

  ABA principes et applications: le site d'Olivier Bourgueil

Pour chaque enfant ,les procédures nécessaires peuvent varier et surtout, je ne peux simplement pas prétendre à vous détailler les enseignements d'une psychologue spécialisée, n'en étant pas une moi-même!

 

 

Durant cette formation, j'enregistrais des mots (ITT, le Net, Mand....)mais je n'allais pouvoir commencer à appliquer ces premiers adages de façon très modestes que plusieurs mois plus tard, vers octobre 2010.

 

 

En août, je décidai d'inscrire mon chéri (qui me disait que j'étais folle, comme d'hab )et moi-même, pour un stage de deux jours en Suisse avec une association, dont je suivais depuis quelques années, avec envie,les avancées. Je ne savais franchement pas encore comment nous allions nous organiser, ni surtout comment payer le séjour(eh oui!Toujours fauchés), l'inscription(très chère) et le trajet(aie, aie, aie!).

    
Mon chéri se moqua évidemment un peu de ma légèreté mais je tins bon, même si personne ne comprenait mon entêtement à avoir besoin d'aller aussi loin. L'exotisme sans doute ? C'est Bérengère et ses trucs de « ouf »...Finalement, j'étais tellement remontée comme une pendule que plus personne ne m'en reparla. Je m'activais dans l'ombre. On allait y aller.
 
 
11 novembre 2010, cela ne s'invente pas, je revis Cherice pour un stage sur les troubles du comportements et après la joie des petites retrouvailles(nous nous connaissons très peu mais le courant passe bien) je lui confiais mon grand désarroi, pour ne pas dire ma détresse avec Brieuc, elle étais sincèrement consternée, et moi ... un peu gênée, il était clair qu'elle ne pouvait rien pour moi si je ne lui présentais pas mon fils.
 
 
Je me suis alors lancée désespérément pour m'inscrire sur la liste des parents intéressés pour la voir, je ne savais pas comment j'allais m'organiser avec loulou, je me disais que comme mes parents habitaient non loin de là(euh....40 km...) c'était peut-être faisable. Je roulerai et ferai les 250 kms. Why not ? Cela ne serait pas non plus gratuit mais nous étions dans une telle urgence ...Franchement, on n'étais plus à ça près !C'était tellement difficile avec Brieuc  et l'association était là aussi, pour assurer la venue de Cherice.  
 
 
17 novembre 2010, nous sommes partis en Suisse, mon Chéri et moi, venus avec notre voiture-fusée(l'autre ayant rendu l'âme en juillet quand nous avions la caravane...cadeau de vacances assez désastreuses...mais ça a l'air d'être courant dans les familles, ces voitures qui nous lâchent l'été...) nos parents respectifs des deux côtés nous aidèrent pour financer essence et hébergement.  
DSC07681.JPG 
 
 
Ouf !...Un placement familial en somme ! En partant, nous laissions inquiets, ma belle-mère avec des consignes de choc, si Brieuc l'agressait....heureusement une fois encore quelques bénévoles partants allaient venir prendre le relais pour lui permettre d'un peu souffler et il ne fallait pas oublier ma petite puce aussi qui avait tant besoin que l'on s'occupe d'elle. Je dois vous avouer que nous avons plusieurs personnes très proches très handicapées dans la famille....alors ce n'est pas toujours simple non plus....
 
 7dimensionsabavb
Pendant ce stage en Suisse, nous avions l'impression d'être un peu sur une autre planète, comme si nous étions au pays de ABA VB, plusieurs personnes parlaient couramment l'anglais, la présidente de l'asso payait doublement de sa personne puisqu'elle traduisait pour tout le monde. Il y avait des jeunes professionnels super sympas....L'ambiance était dynamique et chaleureuse, cela donnait envie de rester, de faire partie de l'équipe. 
 livre ABAtechniques du comportement verbal-     
   

Pourtant nous étions plutôt les extra-terrestres pour les personnes que nous croisions. Etant bien les seuls bretons présents et ne connaissant personne ; c'était vrai que ce voyage était une folie en temps et en argent mais je savais l'enjeu essentiel pour la suite. Cela faisait drôle de se trouver en présence de pros du Canada, parmi toutes ces personnes pour qui l'ABA VB semblait être une évidence alors même que beaucoup de parents présents avaient beaucoup de soucis et menaient des batailles pour faire accepter l'approche comportementale dans leur région, il y avait également ceux qui avaient déménagé pour venir s'installer dans larégion......Ah ah !....Mais non ! Cela ne sera pas nous... « Pourtant, comme chantait Jean Ferrat....Que la montagne est belle !.... ».LOL!

DSC07682.JPG
 
 
Tous les ans, les sujets, les intervenants sont passionnants et j'ai toujours envie d'y retourner mais bon....Il faut faire des choix et il devient de plus en plus difficile de faire garder mes "grands" enfants sur plusieurs jours.
 
 

Pendant la formation, j'étais un peu fière(mon côté fleur bleue) : mon chéri s'impliquait, posait des questions et réalisa alors combien Brieuc manquait d'autonomie, que tout était à faire=effrayant et super stimulant....Nous écoutions, participions, et repartions un peu frustrés d'avoir pu si peu profiter du pays mais la tête en ébullition, inquiets, stressés, un peu épuisés mais aussi pleins d'espoir. 

 
De retour en Bretagne, je contactai alors une jeune psychologue comportementaliste française (Margot)qui proposait d'intervenir spécialement auprès des familles d'enfants autistes(ou TDHA), en libéral pour compléter son mi-temps. J'avais eu son numéro par une association de mon département ! Je sautai sur cette perle rare avec mon amie,Flo, intéressée elle -aussi pour son fils autiste, pour qu'elle puisse venir ensuite une fois par mois(c'était déjà ça de pris, et à deux, c'était encore mieux !). Elle avait très peu de possibilités mais ça a marché !
 
Intérieurement(pour le moment)je bondissais de joie, convaincue que nous allions être sur le bon chemin. Elle accepta de faire le trajet jusque dans nos contrées, c'était vraiment de bon augure !
 
 
Entre temps nous avions été obligés de stopper avec l'asso des trois I, qui ne voulait surtout pas entendre parler de l'ABA et souhaitait conserver un contrôle(monopole) sur ce que nous faisions avec Brieuc, particulièrement dans la salle, ce que nous avons alors jugé déplacé, étant donné les gros problèmes de gestion du comportement présents et récurrents depuis plusieurs mois, au point de le mettre sous Risperdal.
 
 Nous avons essayé de nous quitter le moins mal possible car chacun faisait sincèrement ce qu'il pouvait de son côté pour aider notre Brieuc et méritait respect .
 
 

En nous séparant, un des membres actifs, nous dit alors, sûr de lui« Vous allez vous planter et vous reviendrez nous voir comme beaucoup de parents le font » C'était  bien La Chose à surtout ne pas Me dire et c'était vraiment mal Me connaître.( «Ouh,la vilaine bretonne entêtée et orgueilleuse que je suis !)

 

 Par contre, oui, maintenant je peux bien vous l'avouer le changement de méthode était ambitieux et casse-g...le, il était bien vrai que la transition n'allait pas être facile à organiser. Il y avait les bénévoles, cela n'allait donc pas que concerner pas que notre noyau familial mais vraiment tout l'entourage de ces volontaires qui nous soutenaient si fort.

 

 

 

 
 
 kit 2
 
 
 
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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 13:42

  griffures

Octobre 2010,Nous étions perdus, peut-être pas anéantis mais bien perdus. Nous cherchions une nouvelle solution, une nouvelle possibilité de rebondir pour Brieuc. J'ai mis beaucoup du temps à vous divulguer cette période douloureuse de notre vie, dans cet historique familial mais je le crois nécessaire car notre cas est loin d'être unique encore aujourd'hui.

 

Les 3I, avaient fait ce qu'ils pouvaient et si, au départ, cela avait été formidable, les gestes « agressifs », malgré le Risperdal(neuroleptique très couramment prescrit) ajouté au bout de  un an et demi de cette méthode,pris par notre petit garçon (sensé le calmer)devenaient régulièrement présents, bien trop .

 

Ainsi par exemple, je me retrouvais systématiquement à l'arrière de la voiture avec lui, pour protéger Héloïse et conducteur ; Par ailleurs, il  supportait très difficilement toute frustration. Le neuroleptique le faisait dormir mais par contre, parmi ses effets secondaires, il devait aller uriner beaucoup plus souvent et il avait de plus en plus faim.

 

 Nous partions quand même à l'extérieur, ainsi nous sommes parvenus à ce moment, à acquérir notre caravane  et à partir visiter  différents lieux dans la région proche. Néanmoins, les moments où il fallait essayer de stopper un mauvais geste vif, prêt à faire mal, sans l'avoir vu venir,  prémices de crises plus importantes en général, n'étaient pas rares. 

 

Je ne savais plus quoi faire pour protéger les bénévoles, pour me protéger, moi et tout l'entourage! Il fallait porter des vêtements plus couvrants qu'il parvenait à déchirer ou à trouer, les cheveux longs systématiquement attachés, faire attention aux bijoux...J'avais à la fois honte et révolte en moi. 

Il fallait continuer à avoir une vie sociale pour nous et notre Héloïse, ils y avaient des moments formidables, des belles petites victoires mais c'était aussi parfois très très compliqué.

 

Comment cela pouvait-il être possible ? Pourquoi une telle montée de violence ? Comment s'en sortir ? Avec les crises répétées, j'avais du mal parfois à ne pas pleurer. Mon chéri me disait qu'il serait toujours comme ça, que cette agressivité serait en lui toute sa vie.... et il n'était pas le seul à le penser. Je refusais de voir les choses comme ça, mon fils ne le faisait pas par plaisir mais pour d'autres motifs qui nous échappaient. 

 

Rien ne se résolvait, au contraire, cela empirait, nous nous sentions faibles, fatalistes, nuls et très seuls aussi dans cette détresse.  Nous savions des choses sur l'autisme et en même temps nous avions l'impression de ne rien savoir.

 

Je demandais conseil aux membres de la méthode qui essayaient de nous aider maladroitement. En fait, ils ne semblaient pas très bien réaliser l'importance de ce qui devenait très envahissant au quotidien. Au bout du compte, soit ils nous culpabilisaient gentiment(« vous n'appliquez peut-être pas assez bien la méthode, faites ce que nous vous conseillons ») soit finissaient par un peu avouer qu'ils étaient désarmés lorsque ce genre de vrais problèmes de comportements surgissent.

 

A mes yeux, Brieuc devenait un vrai tyran, un dictateur en puissance, incontrôlable plusieurs fois par jour, les portes devenaient mes amies pour me réfugier derrière elles, c'était vraiment dramatique. Pour nous et encore plus pour lui qui finissait en larmes lui aussi, après chaque crise, c'était bien lui, la première victime.

 

Alors, à nouveau, la sempiternelle question se posait:vers qui chercher encore de l'aide en dehors de «  Mme Risperdone «  ? Quels professionnels ? Quid dans la région ici dans ce coin de Bretagne ?

 

Quand je pense aux autres parents, qui se retrouvent dans la même impasse...avec l'internement en hôpital psychiatrique comme seule solution avec toutes les conséquences..J'en suis malade. Obligés de maltraiter nos enfants d'une façon indigne et d'un autre temps, parce que nous n'avons aucune alternative, aucun professionnel sur le terrain,  formé ou accessible.

 

Le documentaire très personnel de Sandrine Bonnaire «  Elle s'appelle Sabine » sur sa sœur autiste, illustre bien le "non dit" actuel sur ce type de prise en charge catastrophique dont personne ne rêve, mais qui pourtant, se perpétue encore et encore comme une fatalité, un cauchemar ambulant; il y a aussi « Solutions d'Espoir » de Romain Carciofo, un autre documentaire que tous devraient pouvoir visionner, tant il tire le portrait véridique d'une situation intenable pour les autistes adultes et aussi des pistes positives avec des professionnels admirables, pleins d'humanité. 

 

Nous n'avons ici aucun centre «  expérimental »ABA (adjectif très franco- français, ailleurs, cela fait longtemps que cela n'est plus expérimental)mais par contre une UMD pas très loin d'ici à quelques kilomètres par contre...qui accueillent de façon très....musclée, une population....musclée aussi, en y mélangeant allègrement handicapés avec dangereux criminels....pas très cool, vraiment, on ne risque pas d' envier le personnel et les résidents !

 

En même temps c'est très difficile en tant que parents de reconnaître que nous sommes en échec. Oser confier que notre enfant nous agresse, pas mal de parents n'en parlent pas du tout: c'est une belle perche pour tous les préjugés faciles de beaucoup d'entre nous, encore plus, sans y connaître quoique ce soit au handicap  : « Ils l'ont mal élevé, ils le battent,ils sont faibles, c'est du caprice, c'est parce que cet enfant est à domicile, c'est sa relation trop fusionnelle avec sa mère... »On a vite fait de nous tailler un costard ! 

 

Et pourtant quand on fait l'état des lieux ici dans notre département,avec un autiste qui a des troubles plutôt agressifs et qui est quasiment non verbal(souvent les deux sont en lien...), ce n'est vraiment pas brillant pour essayer de chercher l'aide de professionnels:-(((( Les conséquences de ces mauvais comportements sont dévastatrices et ferment toutes les portes.

 

-rejeté du système scolaire, aucun soutien ou aide à l'époque, en gros « débrouillez vous et sinon mettez-le dans un centre ! »

 

-pas de SESSAD TED dans le département ; un projet d'une asso d'usagers concernant l'autisme validé autrefois, laissé pour mort, faute de budget accordé....finalement distribué sur un autre département pour un autre projet pour les autistes(comme si les deux ensemble n'étaient pas valables et aussi importants, vus les manques !)

 

-Hôpital de jour ? Non merci, on a déjà testé pendant 4 ans et demi... ! Voilà où en est notre fils maintenant, alors qu'il y est allé tout petit quand c'était le meilleur moment pour l'aider dans ses apprentissages pour l'aider à devenir autonome et communiquant.....Au final , un certain nombre de bêtises entendues(Ah!!!L'émergence du désir!....Impression soleil levant!!!!Avec sa pataugeoire!!!!)et d'énergies perdues pour rien, dans des rendez-vous stériles. Je ne sais pas pourquoi mais cela ne nous enthousiasmait pas trop de l'y remettre...LOL !

 

-IME ? Il agresse, ils vont faire quoi ?Cela dépend incidemment du psychiatre et du psychologue rattachés à la structure. Augmenter son dosage(monnaie courante dans le secteur) ?Aucune section spécialisée pour les autistes à l'époque dans notre département pour le prendre si jeune.(Maintenant il en existe une pour...4 enfants environ ...jusqu'à 14 ans....waouh...quel progrès !Et après ? On en fait quoi ? Ils ne sont plus autistes ?)

 

-Orthophonie : il en a eu trois de différents profils.....sans succès => il agresse et aucun d'eux n'étaient formés au PECS, MAKATON, encore moins ABA !

 

-Ergothérapeute, ben....il y en a très peu ici..en libéral, une peau de chagrin avec grosse liste d'attente.

 

-Psychomotricien :....pardon mais je ne résiste pas à vous rapporter ce témoignage, il y en a une fortiche  du secteur sanitaire pas très loin d'ici, qui avait tellement peur d'un autre enfant autiste(pourtant bien moins ...attaquant) qu'un jour, elle l'a rendu très vite au taxi....Du style : « Tenez! Récupérez-le de suite ! Moi je ne peux pas m'en occuper » Si, si! Véridique...que ne ferait-on pas sans nos taxis ! Au moins cela avait le mérite d'être clair! 

 

    De toute façon, honnêtement,Brieuc était tellement mal, que je n'imaginais même pas envisager ce type de professionnel, tant il fallait travailler sur le comportement.  

 

-J'ajoute que pour les loisirs, c'était un enfant rejeté par tous...forcément, inévitablement et en bas de la liste d'attente et on ne me rappelait jamais. 

 

-Un psychologue spécialisé, oui c'était bien prioritaire, mais qui ? Pauline à Nantes, certes était non seulement spécialisée, diplômée ABA dynamique et régénérante mais je ne me voyais pas faire 2h30 de trajet pour y aller et 2h30 pour le retour chaque mois avec un suivi aussi lointain, en plus du fait que Brieuc agressait en voiture, que je me sentais « pompée », que j'avais l'impression de ne pas réussir à mettre la tête hors de l'eau...

 

Il nous fallait une personne compétente qui puisse observer son comportement, comment cela se passait à la maison, en situation sur le terrain, même si cela allait être forcément humiliant,je savais bien que nous n'avions pas les bons comportements nous aussi.Nous avions besoin de « guidance parentale » !

 

Les assos faisaient ce qu'elles pouvaient mais forcément de loin.Oui une petite bouée de sauvetage à laquelle j'essayais de m'accrocher tant bien que mal avec l'esprit de survie parce qu'à la maison c'était parfois infernal avec le sentiment que personne ne pouvait vraiment comprendre sans l'avoir vécu intimement mais qu'il fallait rester à tout prix informé sur les avancées de ce handicap, ce que d'autres personnes et parents pouvaient réussir à entreprendre pour (et avec) des autistes. 

 

Mes copines, mamans d'enfants autistes(ou pas), les bénévoles, ma belle-mère, mon chéri, ma petite chérie, essayaient d'aider moralement quand j'en parlais .

D'autres compatissants, me prenaient en pitié(brrr, pardon, je sais que c'était peut-être incontournable et que cela part d'un bon sentiment, mais j'ai horreur de la pitié!!!!Nous disposons parallèlement de tant de biens matériels , l'eau courante, l'électricité, de l'amour, des amis...je ne suis vraiment pas à plaindre),ne cessaient de me dire « Ma pauvre !(ne me dites jamais ça svp!)Tu ne peux pas tenir comme ça, il faut le mettre dans un centre !Mais enfin il en existe bien un ! »comme si d'un coup de baguette magique, cette seule solution, allait résoudre tous les problèmes du quotidien...Oui, il y a des institutions, mais surtout qu'il n'y avait absolument rien d'adapté pour lui dans le secteur proche pour le prendre en charge sans avoir recours en priorité aux médicaments notamment et mon reproche c'est bien cette priorité alors que même si cela peut aider, cela ne doit pas être la seule solution...    

 

C'est incroyable, c'est assourdissant mais c'était pourtant vrai ! En fait, personne ne savait quoi faire avec notre enfant autiste, si peu verbal et parfois très agressif....

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Donc, comme le bateau coulait, j'en ai eu plus que marre, j'ai décidé  de recommencer  à essayer de"contrer la fatalité"-cela fait très théâtral comme ça mais n'empêche que c'était vrai-de me battre pour que mon loulou ne devienne pas dans un sombre avenir,un être bavant, terrassé par un shoot massif, la fameuse camisole chimique.

 

Puisqu'il ne fallait ne compter que sur nous-mêmes, je suis partie  à la « pêche » aux solutions, pas aux impasses; même si cela allait être déstabilisant, on ne pouvait plus faire l'autruche en se mettant la tête dans le trou...  Il fallait du changement, en espérant ne pas se planter .  Il y a toujours un risque mais qu'avions-nous à perdre?

 

 Direction une science du comportement l'ABA (VB) , un vrai challenge sur ce territoire breton et pour notre famille!

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 15:23

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6 : Une autre méthode pour aider Brieuc, les 3I:

Nous n’avons plus rien à perdre : Brieuc n’est plus scolarisé et n’est plus pris en charge ailleurs qu’à la maison.

 

Nous avions entendu parler d’une méthode « développementale » basée sur une organisation un peu spéciale avec une stimulation intense basée autour du jeu, assurée avec l’aide de toute une troupe de volontaires bénévoles formée à la méthode managée par nous-mêmes, un bénévole expérimenté chef de ligne de l’association et  l’intervention d’une psychologue ponctuellement selon le souhait des parents.

 

 Nous avons décidé de suivre une petite réunion de présentation de cette méthode dite des 3I,  qui stimule de façon interactive, intensive et individuelle, (Autisme Espoir) (Brieuc est en photo , deuxième à droite)avec Sarah qui est elle-même de dos.

Il  y avait quelques années, je m’étais intéressée à une méthode américaine qui est la source de celle –ci, la méthode Son Rise. Je trouvais cette approche assez géniale partant du jeu, de l’échange à l’état pur mais je ne voyais vraiment pas comment la mettre en place chez nous, à l’époque. Cependant, j’avais gardé cette idée dans un petit coin de mon crâne..

 

Il y a un protocole très précis, un cadre rassurant et clair au départ pour mettre en œuvre cette approche avec notre fils et des bénévoles locaux. La presse a soutenu notre démarche assez originale, face à la situation de l’autisme en France. Le soir de la réunion cruciale à laquelle les bonnes âmes du secteur devaient venir, nous n’étions sûrs d’absolument rien !

 

Et ce fut une surprise magnifique ! Les volontaires qui étaient venus très nombreux ce soir-là , furent touchés par notre histoire et motivés par ce principe de thérapie d’échange et de développement. Brieuc allait avoir 9 ans.

 

Nous qui, à cause du handicap de nos enfants, vivons parfois le rejet de nos semblables  souvent non avoués franchement, face à l’autisme, nous trouvions soudain face à des personnes d’une grande humanité et d’une grande générosité. Bien sûr, il y  a eu trois personnes dans le lot un peu moins équilibrées mais par rapport au nombre de bénévoles, cela n’a vraiment été qu’une « pitchenette » et Brieuc n’a cessé d’être aimé et protégé par tous ces regards bienveillants.

 

Nous sommes plusieurs parents dans la région à nous tourner vers cette approche alternative et j’aime à penser que nous n’avons cessé de renforcer nos liens encore à ce jour, nous échangeons et nous nous soutenons de temps en temps comme c’est possible, même de loin, même si les approches auprès de nos enfants changent aussi ...Je dois beaucoup à tous les parents avec qui je suis encore en contact notamment mon moral et ma combativité. Je peux d’ailleurs sans aucun doute dire la même chose à propos des bénévoles de Brieuc à qui nous devons beaucoup.  Depuis cette démarche, nous avons passé différents paliers d’évolution très positifs pour nos enfants. Les fameux « réseaux sociaux » mais très concrets aussi, ça aide !

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Du jour au lendemain, je me suis retrouvée à la tête d’une minie entreprise familiale, déléguée ressources humaines !

Je me suis alors mise à écrire un «  Petit Journal de Brieuc », comme tant d’autres parents qui  essaient de soutenir les progrès de leurs enfants et  ainsi de ne pas oublier. Je le partage aussi avec les gens en qui j’ai confiance et d’autres membres de ma famille comme mes parents qui sont éloignés. J’essaie de garder une approche positive mais pas trop subjective car il y a toujours des périodes plus difficiles, la vie étant faites de hauts et de bas aussi ; il ne s’agit pas non plus de se voiler la face. Ce journal  demeure un outil de suivi qui permet de faire le point à la fois globalement et plus précisément aussi sur des faits donnés car chacun rédige également un petit CR après chaque séance avec l’enfant. Mais attention, ce n’est pas le bilan non plus d’une psychologue spécialisée.

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Ce que la méthode a apporté est multiple, il est très difficile d’en faire la liste, nous ne regrettons pas d’avoir abordé cette thérapie qui nous a beaucoup appris même s’il a fallu , en ce qui nous concerne, vraiment, la limiter dans le temps.  En voici quelques éléments :

  •      Un tissu social assez solide et riche, au sein même de la commune où nous habitons pour notre famille et Brieuc.
  •    L’habitude pour Brieuc de faire connaissance avec des personnes d’approches et de personnalités très différentes.
  •       L’habitude, en ce qui me concerne de renouveler les jeux de la salle d’éveil , d’aller toujours de l’avant, d’être en recherche.
  •      Notre fils sait désormais montrer de la main pour exprimer un choix ou un souhait ce qu’il ne faisait jamais avant. Une sorte de pointage en quelque sorte.
  •      Beaucoup de bien-être physique, il a changé d’attitude physique, sa posture est davantage dans la normalité .
  •       Il a appris à faire des bisous et beaucoup d’autres petites choses dont le lancer de ballon, savoir l’échanger ou le rattraper  par exemple.
  •       Nous avons appris à découvrir notre fils aussi par le regard de tous ceux qui viennent s’occuper de lui, en même temps que nous avons eu tout le loisir de réfléchir et de l’observer.
  •       Nous avons pu consacrer plus de temps à Héloïse, sa petite sœur.DSC03561.JPG
  •      Les « agressions » se sont calmées peu à peu mais il y a un bémol sérieux car elles sont violemment remontées au bout d’un an et demi de méthode, lorsque Brieuc et tout le monde semblaient de lasser et ne plus trop savoir quoi faire….….Brieuc ne pensait qu’à une chose…la fin de la séance…Il manifestait tout simplement qu’il avait envie d’autre chose.

 

Au bout de deux ans, il devenait plus qu’urgent de passer à une autre stratégie, une autre façon d’aborder son éducation, Brieuc était à nouveau sous Risperdal avec ses effets secondaires, ses agressions remontant, cela devenait absolument invivable et angoissant à la maison, cela se transformait en échec. Il fallait absolument apprendre comment il fallait réagir, quel type de comportement nous devions avoir nous-mêmes pour calmer tout ça. Je ne pouvais plus porter les vêtements que j’avais envie, j’avais à nouveau les mains, les bras bien abîmés, griffés jusqu’au sang…Brieuc venait tout juste d’avoir 11 ans fin 2010 ! Et surtout, il fallait en plus l’aider à apprendre à avoir plus d’autonomie ! Heureusement, gardant toujours un œil sur les associations de parents, j’avais découvert en stage ce qui allait devenir pour nous une super bouée de sauvetage l’ABA Verbal Behavior !


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Autisme Infantile, qui a toute mon estime, décrit et critique cette méthode. Je vous mets le lien car je considère qu’il est juste sur plusieurs points. Cependant pour l’avoir testée, je voudrais préciser aussi mon point de vue par rapport à notre vécu qui rejoindra en partie les commentaires de plusieurs parents .


  1.   Oui, cette méthode n’a pas été validée par l’HAS et cela se comprend sur plusieurs points. Mais attention, cela n’a pas été le cas de d’autres méthodes auparavant comme l’ABA !  
  2.      Toutes les méthodes, je dis bien toutes, sont critiquables, tout comme nous-mêmes d’ailleurs. Bon, on sait que certaines sont bien plus efficaces et qu’il faut les mettre en valeur, OK !
  3. Oui, les dirigeants de l’asso insistent à leur façon pour que l’enfant soit déscolarisé, ce que je ne trouve  absolument pas normal. C’est aux parents de décider , d’avoir le choix de ce qui peut convenir le mieux à leur enfant . On voit bien si l’école a un accueil favorable ou pas, rien que ceci peut être extrêmement déterminant dans le cheminement de l’enfant(d’ailleurs pour n’importe qui aussi) et dieu sait s’il faut en profiter lorsque cela arrive.  
  4.    Oui, parfois ils vont  beaucoup trop loin dans leurs propos, que je ne peux pas m’empêcher même de qualifier de propagande… Par exemple, ils sont contre l’ABA dont à mon avis, ils n’ont pas compris totalement le fond et les résultats. Ils ont tendance à beaucoup « prêcher » pour leur chapelle et c’est aussi ce manque d’ouverture qui nous a énormément dérangés. La méthode est pour l’enfant ? Ou alors est-ce l’enfant qui est là pour la méthode….attention  aux dérives sectaires effectivement ; ce point néanmoins n’existe pas que dans les 3I! Toujours adapter et essayer de garder les pieds sur terre…… 
  5.   Cette méthode est peu coûteuse par contre, elle ne peut pas non plus fonctionner si les parents n’ont pas de  ressources intellectuelles, relationnelles et énergiques…Pardon de le dire mais je le pense car nous sommes aussi « coach »dans l’histoire et les plus présents…. 
  6.    Oui, ce sont en grande majorité des bénévoles et non des «  pros » en théorie qui interviennent mais là, ce dénigrement, qui sert d’argument, envers toutes ces personnes m’est absolument insupportable. Qui étions-nous avant de découvrir l’autisme ? Ce jugement de valeur me semble très prétentieux…. Lorsque l’on se tourne vers une méthode, c’est parce que on ne trouve pas sur place des professionnels compétents et ouverts d’esprit. C’est parce qu’on n’a pas vraiment d’autres solutions dans l’immédiat….Les bénévoles font preuve chaque jour de beaucoup de professionnalisme, les plus « légers » ne restent jamais .Cela se vérifie souvent dans bien des associations où, soit dit en passant,  l’on est bien content de les trouver d’ailleurs ces bénévoles…. Parmi ces personnes, il y en a certaines qui dans leur futur métier médico-social ou d’enseignement, aborderont l’autisme mieux que beaucoup d’autres et en connaissance de cause. Les Trois I ne les «  pourriront » pas, loin de là. Il y a aussi des professionnels parmi ces volontaires seulement ils sont assez modestes pour ne pas forcément s’en vanter haut et fort. Enfin, ma petite expérience de la vie me dit que nous sommes très dépendants de la personne en tant que telle et non pas (seulement) de sa profession. Vous pourrez trouver quelqu’un  bardé de diplôme mais qui à côté, n’hésiterait pas à vous marcher dessus sans aucun état d’âme encore plus s’il peut en tirer un avantage personnel…..je pense en connaître quelques uns d’ailleurs pas vous ? Nous avons vu des gens de profession modeste sans grande expérience du handicap approcher notre enfant avec un sens formidable qui ne peut qu’inciter le respect. « L’habit ne fait pas le moine » 
  7.        Le parallélisme avec la psykk me semble obsolète, en tant que parents lorsque l’on fait le point  dans ces réunions mensuelles avec tous, à propos de  son enfant, on a vraiment autre chose à dire….. 
  8. A mes yeux, la méthode est « invalidable » même si des livrets d’évaluation  pour les enfants 3I sont mis en place, simplement parce qu’elle repose sur l’être humain à l’état pur, venant de tous horizons et pas d’une armée de personnes avec une formation spécifique de plusieurs années au départ. Et puis, nous les parents sommes aussi «  inévaluables » ! Nous avons différentes expériences, différents acquis, différentes démarches, différents tempéraments, différents soutiens…. Mêmes s’il y a des points communs, les 3I du voisin d’à côté sont forcément différents et aussi avec un enfant différent…. 

   J’ai la naïveté de ne pas regretter notre démarche car ce que cela nous a apporté aujourd’hui est très précieux même si bien sûr, en ce qui concerne notre fils, au bout d’un an et demi, il devenait plus qu’urgent de s’y prendre autrement ….. « Chacun voit midi à sa porte comme on dit » mais c’est sûr qu’il vaut mieux en être informés avant, histoire d’essayer d’éviter les écueils, les risques, mais ce qui, à mes yeux, sera toujours présent quelles que soient les méthodes.


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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 10:30

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4-La prise en charge en Hôpital de Jour :

 

Brieuc a été clairement diagnostiqué au CRA de Brest, autiste typique, la veille de ses 5 ans, grâce à nos démarches personnelles et  surtout grâce à une collègue de mon époux qui nous en avait parlé par hasard, ayant elle-même un fils dysphasique. Aucun des pros de l’ H. de Jour ne nous en avaient parlé… chez eux, Brieuc souffrait de psychose infantile avec dysharmonie évolutive et troubles autistiques…..Débrouillez-vous avec ça ! La bonne vieille classification arriérée qui ne vous fait pas avancer d’un chouia parce qu’on ne vous dit surtout pas clairement qu’il est autiste.

 

Notre petite Héloïse naît de façon tout à fait normale en 2002, un bonheur total, elle déborde de vie !

 

Brieuc est âgé de 6 ans qu’on me propose déjà de le mettre sous neuroleptique…..La pression est forte et je m’insurge. Toute la prise en charge est sous la tutelle de la psychanalyse traditionnelle. Et ce ne ressemble au final, qu’à une grande garderie où il régresse en beauté. Certaines personnes qui encadrent, sont de bonne volonté  et attachée à Brieuc, mais nous n’avançons pas, étouffés dans ce secteur  très fermé, il n’y a aucune perspective et on critique toutes nos démarches personnelles, on nous dit même qu’il y a risque de maltraitance. De qui se moquait-on vraiment ?photos été 2006 017

Grâce aux débuts d’Internet et d’une maman de Paris, j’entends parler de l’ABA pour lutter contre ses troubles du comportement qui nous laissent dans une détresse totale car nous ne savons absolument pas quoi faire ! Je contacte une jeune psychologue ABA qui vient de s’installer à 250kms de chez nous, Brieuc a  7 ans.

 

 Mon fils et moi  ressortons des quelques séances avec elle, régénérés, enfin des fenêtres s’ouvrent ! Il y a des choses que l’on peut faire pour l’aider à apprendre, à se développer, pour lui offrir une éducation sensée en tenant compte de son autisme. Je fais des stages divers peu à peu, je deviens un peu plus savante même si le chemin ne cessera  jamais car j’ignore encore tant de choses ; Toute ma vie, je ne cesserai d’apprendre car l’autisme demande une remise à niveau continue….

 Nous nous rapprochons des associations, les aides et témoignages des autres parents sont les seuls à être fiables, là au moins, il n' y a pas de langue de bois.

photos 27juinHJde Lannion +Héloïse2juillet 010

Peu avant ses 8 ans, en 2007, j’en ai marre, je quitte mon travail que j’aimais énormément, j’arrête de travailler en accord avec mon mari, pour prendre en charge Brieuc à la maison. C’est un très gros sacrifice pour moi personnellement qui n’envisageait absolument pas de devenir « femme au foyer ». Avec le temps, je ne vais pas tarder à découvrir que je serai très loin d’être une exception.

 

5 : Héloïse aussi :

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Au même moment, Héloïse alors en début de Grande section, démarre les tests du CRA (attendus depuis un an et demi)pour évaluer si elle est bien autiste car elle a un gros retard de langage et des troubles du comportement.

 Janvier 2008, nous avons son bilan, elle est à la frontière mais est bien autiste de Haut niveau…. Dans sa classe aux tests de GS de l’Education Nationale, de début d’année scolaire elle est la dernière de sa classe. Je commence à mettre en place en coopération avec cette maîtresse qui fait ce qu’elle peut, un système de points récompense qui marche de façon encourageante, nous allons aussi grâce à elle faire une demande d’AVS, demande que nous n’avions sincèrement pas la force d’affronter auparavant. Cela a beaucoup aidé par la suite, néanmoins quelque fois comme justement, elle n’a pas d’AVS, je la garde avec moi certains après-midi plus difficiles et me demande ce que ma fille va devenir……Nous n’aurons pas de troisième enfant.

 

 

 

  6: Héloïse, ses début à l’école maternelle :

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A l’école maternelle en PS et MS, l’équipe qui a déjà « subie » Brieuc, est super ! Les maîtresses font ce qu’elles peuvent, acceptent sa particularité ; il y a aussi un peu plus « d’ouvertures » chez Héloïse qui se prête plus à certains apprentissages scolaires ;  des enfants l’entourent, il y aura longtemps de merveilleuses petites filles pour la materner un peu, parfois la protéger, la parrainer dans son éducation de petite écolière. Autrement, elle est absolument passionnée de façon assez obsessionnelle par les petites bêtes de la nature.

 

 

Elle n’est pas très verbale mais un tout petit peu quand même, au bout d’un moment le langage  a démarré, même si c’est laborieux et l’école lui apporte énormément. Elle observe aussi, comme le faisait Brieuc,  les autres enfants. Elle n’est pas suffisamment « armée » pour se défendre verbalement dans certains cas, en grande section, cela posera des problèmes avec un changement d’école dû au remaniement de l’éducation nationale et ses  -encore hélas très actuelles- suppressions de poste !

 

A 9 mois, elle a été filmée et évaluée rapidement, elle semblait tout à fait être dans la communication, l’échange, elle était  très éveillée, pas de souci à nous faire, pour le moment, nous  avait prudemment dit le pédopsychiatre spécialisé ce à quoi nous avions acquiescé, convaincus à l’époque ….DSC00065.JPG

 

Parallèlement vers 3 ans, Héloïse nous manifeste des crises, des colères qui, en plus du retard de langage, nous alertent. Elle refuse d’aller à l’école sans un petit objet fétiche, parfois même c’est un minuscule bout de papier qui peut s’envoler et qu’elle refuse de lâcher. Elle ne veut pas sortir de la voiture, terrorisée en ville…Il est encore moins question d’aller dans les magasins.  Nous voyons d’autres psy bons et moins bons naturellement, pour elle …..Cela ne sert toujours pas à grand chose et certains n’y connaissent toujours rien en autisme mais la différence est notable car ayant déjà l’expérience de Brieuc, nos connaissances se sont un peu améliorées.

On nous dit même un soir à la PMI que si elle est autiste, c’est sûrement à cause de notre mauvaise influence,  ainsi que celle de son frère et aussi du fait que nous la délaissons sûrement à cause de lui !!!!!! Ce soir-là j’ai comme on dit vraiment « pété un câble », j’étais furax ! Le comble de la bêtise et de l’ignorance sur ce trouble neurodéveloppemental, je me suis vraiment demandée pourquoi nous étions venus et leur ai bien dit!

C’était très grave,  la pédiatre présente et l’infirmière, nous accusaient de rendre Héloïse autiste parce qu’elle avait déjà un frère autiste et que nous l’éduquions mal. Heureusement que nous étions instruits….Et que je suis partie en vrille!

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Lorsque je la verrai plus tard jouer dans son bain avec deux poupées en train d’inventer des histoires et dessiner son premier bonhomme aux « mains fleurs », je serai  tout à fait persuadée qu’elle ne prendra pas tout à fait le même chemin que son frère…

A la fin de l’année scolaire de sa grande section, on nous propose d’installer un système CP le matin et GS l’après-midi. Un projet  que, de toute  façon, nous trouvons aberrant, et qui ne devra jamais se faire car primo, elle n’a aucun retard mental et secundo, nous ne souhaitons  surtout pas qu’elle aille dans le même établissement que Brieuc pour son CP, où on commence déjà à la regarder de travers…..

 

  7: Première année à la maison  pour Brieuc septembre 2007/ aôut 2008 :

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L’année avec lui est une découverte ; Il faut prendre des repères de très bonnes choses se mettent en place, Brieuc est moins agressif, nous arrêtons rapidement le Risperdal, il découvre le carnaval de l’école, la fête foraine. Beaucoup d’améliorations mais je suis bien seule, ne travaille pas suffisamment souvent avec lui, même si la psy ABA m’aide beaucoup et fait du bon travail, je suis loin…. On nous refuse l’accès à une orthophoniste compétente formée au PECS, de l’Hôpital de jour parce que nous avons refusé qu’il y soit. Brieuc  a déjà vu deux orthophonistes précédemment.....

 

Nous partons quelques jours en location, en juillet en montagnes Pyrénées et c’est un échec, cela ne se passe pas très bien. Brieuc reprend ses problèmes de comportement, j’ai l’impression qu’il faut tout recommencer parfois. Je vois bien qu’il m’est impossible de continuer ainsi et surtout plus jamais si seule !

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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 21:12

DSC00372.JPGJe me dois de passer par là, car ce Blog est aussi et surtout un témoignage sur le handicap au quotidien et autour de l’autisme en particulier….. En même temps, si  par hasard, vous avez des questions, vous aurez toujours la possibilité de me contacter par mail !

 

 L’autisme reste tellement mystérieux, en tant que parents,  c’est difficile de résister à une recherche pour essayer de comprendre ce qui s’est passé, comment , pourquoi ? Et combien de fois, il a fallu et il faudra encore expliquer, raconter notre parcours personnel, notre souffrance aussi parfois.

Avoir aussi la force de relativiser , pour se rendre vite compte que nous sommes loin d’être les plus à plaindre, est vital aussi ; il faut aller de l’avant, tenir bon, garder espoir quoiqu’il arrive.

 

 « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux,. » Monsieur Antoine de Saint-Exupéry , écrivain et aviateur français , restera de loin une référenceimages St Exupéry pour moi, très influencée par mes racines familiales chez qui il tient déjà une place particulière d’estime et d’admiration. Avoir lu Le Petit Prince, plusieurs fois dans ma jeunesse, a  certainement eu un impact sur ma vie, celle des miens et de beaucoup d’autres personnes à coup sûr.

 

Quand on est frappé par le handicap, la vie est totalement bouleversée, transformée et notre façon de penser, de voir l’avenir en est résolument changée pour le meilleur ou pour le pire… Pardon,  mais je ne  pense pas que tout le monde puisse comprendre.

Voici donc une partie de notre histoire familiale depuis la naissance de nos loulous jusqu’à aujourd’hui.

 

1-Bienvenue !

   

Brieuc est né dans le Nord, c’est un vrai petit Ch’ti breton et nous en sommes fiers. Il avait une semaine de retard par rapport à la date prévue mais une fois né, il avait les yeux grands ouverts sur la vie. Les gens, ensuite, ne cessaient de s’extasier sur son regard(bien noir) et bien présent…. Il a tout fait dans les temps, sourire, marche…..à part peut-être le pointage dont je n’arrive pas à me rappeler….Nous avons déménagé pour organiser notre retour en terre natale. Vers deux ans, pour la visite chez le pédiatre, il maîtrisait pas mal de mots comme « tracteur »(qui donnait cracteur ») yaourt et d’autres…. Rien ne paraissait aller mal, il adorait ses livres(c’est resté) ses petites voitures avec lesquelles il échangeait et faisait «  vroum vroum…. », la diversité alimentaire était en route aussi, il goûtait, acceptait de manger autre chose….Oui, j’oubliais, il est déjà beau comme un cœur….

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2-La chute :

A deux ans et un mois, là, il a un rhume de hanche, enchaîne avec gastro, qu’il n’avait jamais connue puis otites  à répétition. C’est la chute, totale régression en 5/6 mois du langage, troubles du sommeil, fascination de tout ce qui tourne, hyperactivité, trouble de l’interaction, la fameuse « triade  de l’autisme» pointe son nez…… Nous voyons plusieurs professionnels et sommes effondrés, perdus, révoltés. Et je suis enceinte de notre petite fille….heureusement, car elle sera notre vrai rayon de soleil au cœur de beaucoup, beaucoup de soucis extérieurs bien présents parallèlement à ce coup de massue familial.

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Le pédiatre d’emblée nous guide vers Centre Médico Psychologique pour Enfants du secteur.

 

Nous répondons le mieux possible à toutes les questions possibles et inimaginables, nous culpabilisons et sommes culpabilisés aussi parfois, voyons différents praticiens et ressortons avec encore moins de perspectives.  Il n’y a pas grand chose à dire, nous nous posons des tas de questions et il n’y a pas de réponses sauf le fatalisme….

Il n’est pas propre à trois ans, une pédopsychiatre en libéral, nous apporte un soulagement en nous faisant accepter le fait que cela n’est pas encore trop grave à cet âge-là, elle avait raison et c’était bien d’entendre une professionnelle tenir un discours pas trop négatif ou dramatique sur notre fils. Elle n’avait pas d’œillères pour autant, dommage qu’elle allait arrêter de pratiquer dans le libéral ensuite, victime de son succès.

 Nous souhaitons le mettre à l’école, ce qu’une psychologue du CMP nous déconseille fortement sous peine de le traumatiser. Nous ne sommes pas bretons pour rien, nous nous entêtons et nous engageons à le retirer si cela ne se passe pas bien. Cela valait le coup.

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3-A l’école :

Brieuc est très vite devenu propre finalement. Il se retenait et peu à peu grâce à l’école, l’entourage, les aide-maternelles très fines, les choses se sont faites.

Nous avons plutôt été bien accueillis en ce qui concerne la maternelle mais nous n’avions que très peu d’outils, de connaissances  et parfois d’ouverture pour aider les enseignantes qui elles-mêmes cherchaient comment adapter l’enseignement dans la mesure de leurs moyens avec aucune formation sur l’autisme,  encore très méconnu à cette époque au début de ces années 2000.

 

Brieuc n’y allait qu’à mi-temps, en partage avec l’Hôpital du Jour.

Plus tard vient le CP…

Il est très mal accepté, nous ressentons un fort rejet à peine voilé. L’Inspecteur qui nous avait soutenu car il était convaincu de la scolarisation des handicapés, décèdera plus tard. Brieuc a des troubles du comportement qui posent problème, il peut parfois griffer, mordre, pincer…pas évident, même s’il ne crie plus du tout. Je me demande toujours ce qui va nous tomber dessus le soir quand on va  le chercher …. Et les jours où il est scolarisé, je travaille et ne peut pas être présente.

 

Il a changé d’Auxiliaire de Vie, 4 fois en 4 ans, la dernière, c’est le pompon, ne voit pas l’intérêt des pictogrammes, me le dit et ne semble pas comprendre grand chose, elle n’est pas aidé par les enseignantes et nous non plus !Ces dernières se plaignent de ne pas avoir de formation pour ces enfants-là mais quand une psychologue ABA vient à l’école pour aider(elle avait fait 250kms et je m’étais arrangée avec deux autres mamans), elles ne font que passer vite fait et ont mieux à faire…. Brieuc est scolarisé deux malheureux après-midi (surtout pas le matin !), et à chaque fois chez une instit différente… De guerre lasse,  en février et les mois suivants, il n’ira plus à l’école. Tout devenant trop compliqué et lourd, Brieuc pleure beaucoup les soirs d’école….. A partir de là, l’hôpital de jour le prendra seul en charge…..

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