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18 mars 2023 6 18 /03 /mars /2023 20:48

Le Chat De La Voisine, interprété par Yves Montand

Le chat de la voisine
Qui mange la bonne cuisine
Et fait ses gros ronrons
Sur un bel édredon dondon
Le chat de la voisine
Qui s'met pleines les babines
De poulet, de foie gras
Et ne chasse pas les rats
Miaou, miaou
Qu'il est touchant le chant du chat
Ronron, ronron
Et vive le chat et vive le chat

Je ne dessin'rai pas l'homme et son agonie
L'enfant des premiers pas qui gèle dans son nid
Je ne parlerai pas du soldat qui a peur

D'échanger une jambe contre une croix d'honneur
Du vieillard rejeté aux poubelles de la faim
Je n'en parlerai pas, mieux vaut ce p'tit refrain…

Sur des paroles de René Lagary et une musique de Philippe-Gérard (par ailleurs compositeur de musiques de film), cette chanson date de 1958

 

Ah nos petits chats, comme nous les aimons! Ils sont si craquants, c'est la solution à tous nos états d'âmes, la vraie diversion, le vrai truc qui peut même nous relier les uns aux autres sur la toile sans se connaître, le bonheur dans un "miaou" irrésistible!Le bien-être prouvé des papouilles adorées.Moi aussi je les kiffe,c'est clair, notre Pitou familiale est photographiée sous toutes les coutures comme vous pouvez le remarquer.

Et oui , donc justement!C'est l'occasion, en passant, d'aborder une question parmi d’autres, qui va vous paraître bien anodine et peut-être assez futile mais qui pourtant est bien loin de l’être pour nous tous dans la vraie vie en dehors des "Miaououou!" des p'tits minets tout doux.

On ne va pas se mentir, dans notre quotidien, nous préférons largement rire, passer du bon temps avec nos proches amis, famille, animaux, livres...même parler de la pluie et du beau temps quand l’occasion se présente, c'est bien naturel, mais ,par contre, et il faut bien un Mais quelque part, lorsqu’il s’agit d’aborder le handicap dans nos vies, même sur un trait d'humour…..là c’est autre chose !

Dans certains pays, d’un côté ou de l’autre côté du globe, révéler le handicap, peut nous attirer sans le vouloir certaines considérations de nos congénères vraiment désagréables.

Des plus farfelues aux plus terre à terre, genre : ce sont les dieux qui nous punissent, nous sommes porteurs d’un mauvais karma, il faut aller voir un prêtre, un sorcier, que dis-je, même un psychanalyste( au secours!!!! surtout laissez tomber!!!), se faire soigner nous-mêmes pour résoudre tout ça…comme on guérit d'une angine!

Il y  a  quand même beaucoup de personnes,qui, à l’annonce du handicap chez vous,  soudainement, préfèrent raser les murs pour vous éviter à tout prix, comme si la contagion (« Touche pas chéri, c’est sale ! »)ou pire,la malédiction allait tomber sur eux( « Abracadabra » !). Personnellement, à une époque, quelques amis, en qui nous avions pourtant confiance, n'ont plus été jamais joignables quand le handicap de nos enfants a été révélé. Cela a été fulgurant et radical, mon chéri et moi avons découvert un vide vertigineux pendant quelques temps. Oui, il faut vite apprendre à tout encaisser.

Du coup, certaines familles font le choix de le cacher, elles ne parviennent pas à l’accepter; on ne peut guère  totalement leur en vouloir mais gare au retour de boomerang, encore plus terrible, encore plus intime, encore plus dramatique qui les attendra implacablement les années passant. C'est très grave et très cruel voire intenable pour la personne différente.

J’avoue que plus jeune, quand les enfants étaient petits, je n’avais pas le temps de beaucoup réfléchir, mes enfants étaient autistes, je ne m’en suis jamais cachée, je ne vois pas pourquoi je devrais en avoir honte, mes enfants sont différents c’est tout, et dans le quotidien, oui, c’est beaucoup plus compliqué par moment.

J’ai très souvent remarqué qu’il valait largement  mieux dire, en toute franchise, aux inconnus croisés, que mes enfants étaient TSA plutôt que les laisser imaginer tout et n’importe quoi, personne n’y échappe ou presque, c’est ultra courant, quand un enfant a un souci de comportement.

Je me rappelle très bien lors d’une balade très tôt en matinée, avec moi, Brieuc et  notre chien, la réaction hyper agressive d’une dame âgée auprès de mon jeune ado  à l’époque, qui courait à fond de caisse, en toute insouciance, vers un banc de plage, qui n’en avait rien à faire de sa vieille pomme, elle, qui ne décolérait pas en lui hurlant d’attacher notre chien, parce que notre canidé faisait la même chose sans être attaché(sans l’importuner du tout je précise car il ne visait que de suivre son jeune maître dans un enthousiasme similaire), alors que ses deux chiens à elle, étaient tenus fermement en laisse avec 50 cm de marge(et que c’était des lévriers !) dans cette étendue tranquille, sauvage et libre…apparemment pas pour tout le monde.

 Quand très rapidement ensuite, je lui ai expliqué que mon fils ne pouvait pas lui répondre dans l’immédiat parce qu’il était autiste, elle a tout de suite changé de ton et même si elle m’a fait la morale, elle était passée de harpie maléfique à...petite mémé? Dix ans après, je n'ai pas oublié et j'ai mis quelque temps j'avoue, avant de revenir sur ce lieu sauvage que j'aime pourtant énormément...preuve que ça fait toujours un peu mal quelque part, ce genre d'épisode quand même.

A présent qu’ils sont adultes, c’est un peu étrange parce que même si je n’ai  toujours pas envie de le taire, voir le malaise des gens (inconnus, amis ou proches) en face de nous lorsque le sujet est abordé, me fait de la peine intérieurement et je leur fais peut-être moi-même aussi de la peine finalement mais c'est bien ainsi que peut-être l'existence: variée en vérité, faite de tout, de couleurs diverses dans le monde qui nous entoure, dans les évènements qui jalonnent sans cesse notre propre parcours personnel.

Clairement, je redoute  aujourd’hui, un peu, la réaction de l’interlocuteur inconnu  en face car je ne sais plus trop comment le prendre et le comprendre. On ignore souvent ce que l’on renvoie chez l’autre en face.

https://arasaac.org

Les gens ne sont jamais foncièrement mauvais, ce sont des préjugés bien ancrés quelque part avec lesquels on a tous grandi.

Je ne parviens pas totalement à saisir pourquoi est-ce parfois si compliqué d’en parler: tout le monde a sa place, oui, il y a des injustices, oui je suis révoltée mais cela ne concerne pas que le handicap, je revendique peut-être une liberté de paroles aussi sur ce sujet qui n’est peut-être pas si habituelle que ça.  Le simple fait de parler de handicap doit-il vraiment d'emblée être considéré comme une forme de militantisme ? Peut-être, mais si c'est le cas, alors, cela ne le devrait peut-être pas  non plus.

 Par ailleurs, entre nous, comment faire avancer la cause si on s’autocensure d’emblée ?

Si nous, famille, parents, personnes TSA, professionnels et j’en passe, si nous, nous  n’abordons jamais le sujet du handicap, rien ne bougera jamais nulle part, « qui ne dit rien consent » !

 Comme d'habitude, je ne me lasserai jamais de le répéter, les handicaps sont multiples et présents de toute part dans notre quotidien, pourquoi s'en cacher?

Cela peut apparaître à tout âge de la vie, toucher toute partie du corps, du cerveau et cela fait partie intègre du genre humain ( et animal), c’est presque un rappel nécessaire que nous ne sommes pas indestructibles, ni aussi infaillibles.

On a besoin de cette fragilité, cette preuve de faiblesse ou de force, de cette façon d'être différente ; la perfection n’existe pas et heureusement sinon où en serions-nous ? Faut-il rappeler certaines idéologies (qui parfois resurgissent...)qui ont fait des millions de morts ?

Bref tout ça pour dire simplement, vous êtes libres de choisir,  mais lâchez-vous  au moins de temps en temps! Même si comme moi, vous vous demandez quelle réaction va avoir votre interlocuteur…il faut certes, parfois s’apprêter à être déçu mais c’est aussi mille fois plus intéressant quand le retour est bon.

A force d’en parler, on ne peut qu’avancer vers un cap plus positif, il n’y a pas en effet, de « vie minuscule »* !

Je vous laisse réfléchir si ça vous tente, sur la question avec un excellent livre  qui ne cesse de le dire haut et fort !

Charles Gardou : La société inclusive, parlons-en !Il n'y a pas de vie minuscule

https://www.editions-eres.com/ouvrage/3059/la-societe-inclusive-parlons-en

 

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